Portraits d'instituteurs

Et si vous faisiez connaissance avec d'autres instituteurs/trices dénichés dans divers livres de l'école des loisirs  ?

1) La femme du bouc émissaire
d'Agnès Desarthe,
illustrations de Willi Glasauer

« Monsieur Shkaf trouvait que lorsqu'il fait chaud, que le soleil brille et que les oiseaux chantent, on ne peut pas travailler. Il aurait bien aimé lui aussi se mettre à crier, faire un lasso de sa cravate et jouer aux cow-boys et aux Indiens, aux espions et à la chasse aux trésor. Mais il ne pouvait pas. Il était emprisonné dans son costume et dans sa barbiche, derrière ses lunettes et sur sa chaise d'instituteur. 
Dès que la cloche sonnait, à quatre heures et demie, les enfants couraient vers la sortie sans lui dire au revoir et allaient sauter dans les bras de leurs mamans qui les attendaient devant la porte de l'école avec des pains au chocolat. Maître Shkaf sortait en dernier et se retrouvait seul sur le trottoir, sous le soleil pendu dans le ciel comme une médaille, avec son petit cartable en cuir à la main.»

2) Olga et les traîtres
de Geneviève Brisac,
illustrations de Michel Gay

L'institutrice d'Olga est malade et la voilà remplacée par une certaine Madame Gant...
« Madame Gant   regarde ses nouveaux élèves. Elle est très spéciale, et Olga a un peu envie de pleurer en l'observant. Elle aimerait faire un petit dessin pour ne plus avoir peur, mais c'est trop dangereux. Alors voici le dessin qu'Olga ne peut pas faire :

Madame Gant a des cheveux gris fer, un rouge à lèvres trop rouge, des yeux plissés, une jupe plissée aussi, un air énergique, et une voix métallique qui sort de sa personne métallique. Elle a des chaussures plates, et un foulard Hermès plein de chevaux.
Elle prend une voix de loup qui frappe à la porte des sept chevreaux pour parler à sa nouvelle classe. Du miel, mais du miel qui fait peur ! »

3) Le cheval qui sourit
de Chris Donner,
illustrations de Philippe Dumas

Le maître d'école a acheté, avec ses élèves, un cheval : «Bir-Hakeim». Ensemble, ils préparent la venue de l'animal...
« Le maître d'école avait alors montré le carnet du cheval, ce qu'on appelle le carnet, et sur lequel tout est inscrit : le nom du père, de la mère, les signes particuliers de l'animal, la robe, c'est-à-dire la couleur. Ils apprenaient déjà les mots «liste», «balzanes truitées», « bai-brun »...
- Et qu'est-ce que ça veut dire, Bir-Hakeim ? avait demandé Antoine.
- C'est une ville du désert, avait répondu Magali.
Le maître était ravi de voir ses élèves apprendre des choses aussi diverses et utiles, tout cela grâce au cheval.
Il faudrait toujours que les enfants apprennent de cette manière, se disait-il.
Il rêvait d'une école où les enfants apprendraient la géographie en voyageant pour de vrai à travers le monde, une école où ils apprendraient le nom des fleurs dans de vrais jardins botaniques, et pour la géométrie, se disait-il, il faudrait faire comme les Grecs de l'ancien temps : dessiner les triangles et les cercles directement sur le sable. »


On peut demander aux enfants dans quelle classe ils aimeraient se trouver ou ne pas se trouver, et pourquoi. C'est l'occasion de savoir ce qu'ils attendent de leur maître ou de leur maîtresse, et d'apprendre à mieux se connaître...

On peut élargir l'activité en proposant aux enfants de lire différents livres mettant en scène des maîtres d'école. Ils viendront alors présenter l'instituteur ou l'institutrice du livre et dire s'ils aimeraient ou non être assis au fond de cette classe-là !

Vous trouverez d'autres portraits d'instituteurs notamment dans :

Qui a peur de madame Lacriz ?
de Marie-Aude Murail,
illustrations de Philippe Dumas
Les malheurs d'Hortense,
de Moka,
illustrations de Magali Bonniol
Louis le bavard,
d'Anne Fine,
illustrations de Véronique Deiss
Le certificat de transformation,
de Nadja
Le jour où j'ai cassé le château de Chambord,
d'Olivier Adam,
illustrations de Magali Bonniol