Trois questions à Alice Charbin,
illustratrice du livre

1/ Comment avez-vous perçu le texte de Marie Ndiaye quand vous l’avez lu pour la première fois ?

Je l’ai trouvé assez étrange, avec cette ambiance dont on ne sait pas si elle est effrayante ou pas. J’étais un peu troublée par la relation entre les parents et la petite fille, il y a entre eux beaucoup d’amour et en même temps du mystère. Je ne savais pas comment l’aborder. C’était un travail d’autant plus intéressant !

Dessin d'Alice Charbin

2/ Comment avez-vous travaillé à partir de ces premières impressions ?

En général, je lis le texte deux fois, en prenant des notes dans la marge. Je souligne quelques scènes que j’ai envie d’illustrer. Dans cette histoire, il y a des choses très belles graphiquement : la petite fille noire tout habillée de blanc, les parents en cœurs de glace… J’ai commencé à dessiner à l’encre de Chine.
J’ai trouvé que le pinceau n’était pas désagréable, il apportait de la fluidité dans le trait, une certaine douceur que n’ont pas la plume ou le feutre. J’avais envie d’apporter cette douceur à l’histoire.

3/ Vous avez suggéré des couleurs dans ces dessins en noir et blanc, couleurs que le texte n’évoque pas : le poster de Babar dans la chambre, le dessus-de-lit à carreaux…

J’essaie de rester près du texte, tout en apportant ma petite touche personnelle. L’histoire décrit un monde parfait, un peu glacé, qui existe ou pas. J’avais envie de le rendre un peu moins inquiétant en l’humanisant un peu. À la fin, la petite fille porte un pantalon à carreaux : tout d’un coup elle est vivante ! C’est un peu comme Pinocchio qui devient un vrai petit garçon à la fin du livre…

Prolongement : On demande aux enfants de dessiner une scène du livre.